dimanche 26 juillet 2009

"Philippe, prince héritier" (B. Leyts, B. Balfoort et M. Van den Wijngaert)

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Après les nombreuses critiques dont il a fait l'objet ces dernières années, le prince héritier Philippe de Belgique a enfin droit à une biographie sérieuse, bien documentée et objective, rédigée par trois auteurs flamands : l'historien Mark Van den Wijngaert, les journalistes Barend Leyts et Brigitte Balfoort. Ils ont bénéficié de l'aide de quatre anciens collaborateurs du Palais (Michel Didisheim, Guido Mertens, Marc Servotte et Gérard Jacques) et du président du Fonds Prince Philippe (Paul Buysse) qui ont, pour la première fois, accepté de parler du prince héritier.

Les premiers chapitres démontrent que le prince Philippe (né en 1960) a eu une formation plus structurée et plus complète que ses prédécesseurs, et qu'il a souffert de la longue crise conjugale entre ses parents. Le temps des précepteurs privés est terminé : Philippe effectue ses études primaires et ses trois premières années secondaires en français au collège Saint-Michel d'Etterbeek, puis ses trois dernières années d'humanité gréco-latines en néerlandais à l'abbaye de Zevenkerken à Loppem. C'est là qu'il rencontre son premier grand amour, Barbara Maselis, une jeune Flamande originaire de Roulers et de deux ans sa cadette.

C'est le roi Baudouin qui choisit la suite de la formation du très docile Philippe : Ecole Royale Militaire de 1978 à 1981, puis passage par la force aérienne et la force terrestre dans le régiment paracommando. Après quelques mois à l'Université d'Oxford, le prince poursuit ses études à l'Université de Stanford en Californie. En 1985, il y obtient le diplôme de Master of Arts en sciences politiques et devient le premier membre de la dynastie à détenir un diplôme universitaire. De son propre aveu, ces deux années incognito de l'autre côté de l'Atlantique constituent l'expérience la plus déterminante de sa jeunesse.

De retour en Belgique, le prince Philippe a une existence austère entre son appartement du palais royal de Bruxelles, ses visites de travail à travers le pays et ses week-ends avec le roi Baudouin, qui a une grande influence sur son neveu. Philippe travaille plusieurs semaines dans un camp de réfugiés en Ethiopie et va soutenir les Diables Rouges lors de la Coupe du Monde au Mexique en 1986. Malgré sa présence répétée aux côtés des souverains et la création de sa propre Maison (avec personnel et dotation), le prince est de plus en plus l'objet de critiques au début des années 90 : on lui reproche sa timidité et ses maladresses en public, on se moque de sa conversation peu intéressante avec l'astronaute Dirk Frimout, on doute de ses capacités intellectuelles ("Il n'en est pas capable", selon l'ancien Grand Maréchal de la Cour Herman Liebaers qui avait été remercié par le roi Baudouin) et on parle de plus en plus de la charmante princesse Astrid, qui entre désormais dans l'ordre de succession au trône suite à l'abolition de la loi salique en 1991.

En 1993, le roi Baudouin décède, mais à la surprise générale, ce n'est pas son neveu qui lui succède mais son frère. D'après les auteurs de ce livre, le gouvernement fédéral souhaitait l'accession au trône d'Albert II et la reine Fabiola aurait dit à Motril au premier ministre Jean-Luc Dehaene : "C'est exactement ce que le roi Baudouin aurait voulu". Mais, selon les trois auteurs, "Philippe est déçu car, malgré tout, il avait espéré que son père lui céderait la place". Le prince est titré duc de Brabant, devient sénateur de droit et président d'honneur de l'Office Belge du Commerce Extérieur, et crée en 1998 le Fonds Prince Philippe, destiné à organiser des échanges linguistiques entre les trois communautés de notre pays.

Ses fiançailles et son mariage avec Mathilde d'Udekem d'Acoz en 1999 suscitent l'enthousiasme. C'est une vraie Belge : sa famille est originaire de Poperinge en Flandre occidentale, ses deux oncles font de la politique au sein du CVP, elle a grandi près de Bastogne dans les Ardennes, elle a fait ses études et a travaillé comme logopède en région bruxelloise. Les auteurs parlent de Mathilde comme une "perle rare" : "Etre princesse demande surtout une intelligence sociale ; et ce don-là, Mathilde le possède. Elle ne doit faire aucun effort pour se présenter dès le premier jour avec professionnalisme. Elle ne souffre pas des mêmes problèmes d'adaptation qu'ont connus nombre de ses collègues (...) Quant à Mathilde, elle ne semble jamais stressée, au contraire. Elle évolue en public avec un naturel surprenant. A faire pâlir la famille royale. Il n'y a pas à dire, son sens social est nettement plus développé que celui de Philippe. Elle parvient surtout, en fine psychologue, à le tirer de mauvais pas. C'est comme si elle se tenait tapie dans l'ombre pour pousser son époux en avant". (p. 127-128)

Le couple a quatre enfants (la princesse Elisabeth, le prince Gabriel, le prince Emmanuel et la princesse Eléonore) qui effectuent leurs maternelles et primaires en néerlandais au collège Sint-Jan Berchmans de Bruxelles. Philippe accorde beaucoup d'importance à l'éducation de ses enfants dont il semble très proche. Leur vie privée ne donne lieu à aucun scandale.

Les auteurs reviennent avec objectivité sur les polémiques autour du prince héritier depuis 2002 : l'attribution du diplôme de docteur honoris causa de la K.U.L., les propos contre le Vlaams Belang, la signature d'une liste de revendications de la F.E.B., les réprimandes du premier ministre Guy Verhofstadt, les critiques contre la mission économique en Afrique du Sud et l'altercation avec deux journalistes flamands au palais royal. Ils expliquent ensuite comment le prince et ses collaborateurs ont réagi à ces reproches et comment ils ont réussi à donner un nouvel élan aux missions économiques à l'étranger. Les auteurs conseillent à Philippe de rencontrer régulièrement de façon informelle le monde politique qui ne le connaît qu'à travers les échos (pas souvent positifs) de la presse.

Le dernier chapitre évoque l'évolution de la monarchie depuis l'indépendance de 1830 : la fédéralisation de notre pays et la prise de décisions communes par l'Otan et l'U.E. ont diminué le pouvoir royal au fil des décennies. Le roi des Belges a donc de plus en plus un rôle de représentation. Au terme d'un long et sérieux travail d'investigation, sans jamais prendre parti pour ou contre Philippe, Barend Leyts, Brigitte Balfoort et Mark Van den Wijngaert ont dressé un portrait intéressant, équilibré et humain du prince héritier.

Je n'ai retrouvé qu'une seule petite erreur à la page 22 : la grande-duchesse Joséphine-Charlotte n'est pas née au château du Stuyvenbergh, mais à l'hôtel Bellevue à Bruxelles. Le nombre élevé de témoignages anonymes et l'absence de bibliographie est regrettable.

mercredi 22 juillet 2009

Discours du Roi de la fête nationale 2009

En ce jour de fête nationale, mes pensées vont d'abord à tous ceux qui, à la suite de la crise économique internationale, ont perdu leur emploi. C'est une lourde épreuve pour de très nombreuses personnes et pour leurs familles. Les conséquences sociales de la crise sont énormes et réclament une réponse à différents niveaux. L'an dernier à Noël, puis en janvier lors du discours aux autorités du pays, j'ai surtout évoqué les mesures à prendre sur le plan économique, tant au niveau national qu'international.

Aujourd'hui, je voudrais vous parler de trois autres sujets en rapport avec la crise : l'éthique, l'enseignement et la formation, sans oublier l'indispensable adaptation de nos structures institutionnelles.

Il me semble qu'un premier domaine où nous devons réagir est celui de l'éthique. La crise a été en bonne partie causée par l'absence d'éthique. Dans le secteur financier, beaucoup de responsables ont succombé à la pression des marchés pour générer à court terme des marges de profits toujours plus élevées, souvent irréalistes et sans rapport avec l'économie réelle. C'est ainsi que des produits dits toxiques ont été acquis. A la pression des marchés s'est ajouté le stimulant des méthodes de rémunération complémentaire des dirigeants, les bonus. Ils étaient fonction de la réalisation de ces objectifs.

Ces comportements individuels et collectifs, ainsi qu'un contrôle insuffisant des intermédiaires financiers, ont provoqué une crise financière mondiale dont l'impact sur l'économie réelle est lourd. Des millions d'emplois disparaissent de par le monde, et la crise a créé dans les pays en développement des effets disproportionnés, touchant les populations les plus vulnérables.

Il me paraît donc très important de plaider pour le développement d'une éthique dans le domaine économique et financier. Celle-ci doit évidemment s'accompagner d'une mise au point de certaines règles et normes à respecter pour le contrôle des intermédiaires et des produits financiers. Ces contrôles devront non seulement être renforcés, mais aussi internationalisés. La nécessité de normes s'applique aussi à l'ensemble de la rémunération des dirigeants. Rappelons-nous que la finance doit être au service de l'économie et celle-ci au service de l'homme. Il importe de revenir à ces notions de base. Les institutions et les intermédiaires financiers sont là pour collecter l'épargne, et pour prêter ces moyens au développement de projets productifs.

Au-delà du secteur financier, nous pouvons aussi nous interroger sur le caractère de plus en plus matérialiste de nos sociétés et sur la nécessité d'accorder plus de place aux valeurs familiales, à celles de la convivialité, de la solidarité et du respect de l'autre. Je constate de grandes attentes chez les jeunes à ce propos.

Je voudrais évoquer ensuite un second sujet toujours en relation avec la crise économique. Il s'agit du besoin d'un enseignement de qualité et d'une formation professionnelle plus adéquate. Ayons à l'esprit que le monde change en permanence. De nombreux efforts sont entrepris sur le plan national et international pour encourager les technologies nouvelles et des méthodes de production propres, innovantes, économes en énergie et peu productrices de CO2. Ces domaines d'activité seront de plus en plus parmi les moteurs économiques de demain.

Graduellement, le monde se mobilise pour relancer l'économie, pour favoriser le développement de technologies plus respectueuses de l'environnement et pour économiser de l'énergie. Aussi, nous devons entreprendre dans nos communautés et nos régions un effort spécial pour assurer un enseignement de qualité et cette formation professionnelle plus adaptée dont je viens de parler. C'est ainsi que nous encouragerons au mieux nos habitants à participer pleinement à la reprise économique prochaine et aux changements qu'elle apportera. Demain, notre économie aura besoin de beaucoup de talents diversifiés. D'où la nécessité de formation permanente que ce soit dans le domaine technique, des sciences, des langues, de l'informatique ou dans d'autres secteurs.

Enfin, pour faire face à la crise en Belgique, je pense que nous devons aussi mettre de l'ordre dans nos structures institutionnelles. Accordons-nous sur une réforme de l'Etat qui assure à la fois une plus grande responsabilité aux entités fédérées, une indispensable solidarité et un pouvoir fédéral efficace disposant des moyens nécessaires dans les domaines qui restent les siens. Cela nous permettra de mieux affronter les défis futurs.

Ces deux prochaines années, l'éthique, l'économie, l'enseignement et les réformes institutionnelles seront des domaines qui requerront toute notre attention. Mais ils représentent pour notre pays une chance de nous maintenir dans le peloton de tête des pays industrialisés. Saisissons pleinement ces opportunités. C'est le voeu que la Reine et moi, et toute notre famille, formulons de tout coeur en cette fête nationale.

mercredi 15 juillet 2009

"Histoire de la dynastie belge" (Christian Cannuyer)

Professeur à l'Université Catholique de Lille, l'historien belge Christian Cannuyer est un spécialiste des têtes couronnées. Il commente régulièrement des événements royaux pour la télévision belge. A l'occasion des 175 ans de l'indépendance de la Belgique, il nous propose un ouvrage de 64 pages richement illustré, destiné au grand public (les férus d'histoire n'apprendront rien de neuf).

L'objectivité de ce livre est à souligner (ex: "Les exactions de l'Etat léopoldien au Congo sont incontestables et inexcusables, mais elles doivent être replacées dans le contexte du colonialisme européen du XIXème siècle, peu soucieux des indigènes"). Les premières pages de cet ouvrage sont consacrées à un rappel de la révolution belge de 1830 et de la recherche de notre premier monarque : Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha. L'auteur évoque ensuite tous les rois, reines, princes et princesses de notre dynastie. L'arbre généalogique de la famille royale et la partition de la Brabançonne clôturent ce livre très bien réalisé.

Voici un extrait consacré à l'actuel souverain : "Quand, à un âge où beaucoup songent à la retraite, il fut amené à reprendre le flambeau royal, Albert II put mettre à profit son expérience pour instaurer un style de monarchie plus décontracté, moins angoissé par les questions communautaires, plus familial aussi, avec cette touche d'élégance suprême et de glamour que la reine Paola a su redonner à la Cour de Bruxelles, naguère un peu terne (...) Les Belges se reconnaissent dans ce roi bon vivant et accessible, doté d'un solide humour".

mercredi 1 juillet 2009

Activités royales en juin 2009

8 audiences pour le Roi : le premier ministre Herman Van Rompuy (reçu 4 fois), le président du Pakistan Mr Zardari, le commandant suprême des Forces Alliées en Europe le général Craddock, l'ambassadeur du Japon (audience de congé), ainsi qu'une audience collective de remise de lettres de créance des ambassadeurs de Sainte-Lucie, du Kenya, du Congo et d'Angola.

9 activités officielles pour le Roi : visite de la société Metalika Vanhovenbeek à Hannut, réception à l'hôtel de ville de Hannut, inauguration du Musée Marc Sleen à Bruxelles, déjeuner avec le roi Abdallah de Jordanie, concert de clôture du Concours Musical Reine Elisabeth, visite de la société Google à Saint-Ghislain, visite du centre Microsoft à Mons, visite de la rétrospective du peintre Emile Claus à Gand et remise du Prix Francqui 2009.

6 activités officielles pour la reine Paola : visite de la rétrospective du peintre Emile Claus à Gand, remise du Prix Reine Paola pour l'Enseignement 2008-2009, concert de clôture du Concours Musical Reine Elisabeth, 70ème anniversaire de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, réception à l'hôtel de ville de Hannut et visite du centre d'hébergement pour adultes handicapés mentaux "La Passerelle" à Hannut.

2 activités officielles pour la reine Fabiola : remise à Argenteuil des prix du Concours Musical Reine Elisabeth et concert de clôture du Concours Musical Reine Elisabeth.

11 activités officielles pour le prince Philippe : visite de l'entreprise C-Power à Ostende, réunion de travail à la FEB, 40ème anniversaire du Club Château Sainte-Anne, visite des entreprises Microflor et Floréac à Lochristi, réception à la maison communale de Lochristi, visite de l'exercice Quick Response 2009 de la Défense Belge, visite de la maison d'accueil "La Fontaine" dans les Marolles, IMEC Technology Forum à Bruxelles, déjeuner de travail à la Commission Européenne, concert de lauréats du Concours Musical Reine Elisabeth.

10 activités officielles pour la princesse Mathilde : visite de la Cinémathèque Royale de Bruxelles, 40ème anniversaire du Club Château Sainte-Anne, visite du centre d'accueil Luein à Lochristi, visite de l'entreprise Floréac à Lochristi, réception à la maison communale de Lochristi, concours de dessins à l'Ecole Européenne d'Uccle, visite de la rédaction de "Klasse" au ministère flamand de l'Enseignement, concert de lauréats du Concours Musical Reine Elisabeth, visite de la maison d'accueil "La Fontaine" dans les Marolles, déjeuner de travail à la Commission Européenne.

8 activités officielles pour la princesse Astrid : Conférence Committee on Women in the NATO Forces, remise des prix 2009 de la Fondation Médicale Reine Elisabeth, remise du Prix Littéraire Pierre-Joseph Redouté, soirée au profit des enfants hospitalisés de l'Hôpital Universitaire Reine Fabiola, déjeuner au palais royal offert aux participants du 20ème Crans Montana Forum, réunion sur la santé publique et les pandémies en Afrique, remise du Prix de la Paix 2009, événement caritatif au profit de l'asbl Apopo.

1 activité officielle pour le prince Lorenz : remise du Prix littéraire Pierre-Joseph Redouté.

2 activités officielles pour le prince Laurent : cérémonie d'hommage à Ostduinkerke aux 7 plongeurs-démineurs de la Marine décédés en 1969 et visite du Natuurhulpscentrum à Opglabbeek.

2 activités officielles pour la princesse Claire : 10ème anniversaire de l'Institut du Patrimoine Wallon et 1ère proclamation de master de la promotion 2008-2009 de l'Institut Supérieur Industriel.

Résumé de ce premier semestre 2009 (source : www.monarchie.be) :

Roi Albert : 37 activités officielles + 67 audiences

Prince Philippe : 39 activités officielles + missions économiques au Mexique, au Panama et en Corée du Sud + voyage au Kazakhstan pour le départ de Frank De Winne dans l'espace

Princesse Mathilde : 49 activités officielles + mission économique au Mexique

Reine Paola : 34 activités officielles

Princesse Astrid : 27 activités officielles + mission contre la malaria aux Emirats Arabes Unis, au Qatar et en Arabie Saoudite

Princesse Claire : 16 activités officielles

Prince Laurent : 9 activités officielles

Prince Lorenz : 9 activités officielles

Reine Fabiola : 8 activités officielles