lundi 12 janvier 2015

"Femmes Prix Nobel de la Paix" (Princesse Marie-Esméralda de Belgique)

                                                                Image de couverture Femmes prix Nobel de la paix
A l'occasion de la sortie fin 2014 de son livre "Femmes Prix Nobel de la Paix" (éditions Avant-propos), la princesse Marie-Esméralda de Belgique a répondu aux questions de la journaliste Isabelle Monnart pour le quotidien "La Dernière Heure/Les Sports" :


"Comment êtes-vous entrée en contact avec ces femmes? Comment avez-vous expliqué votre démarche?
- Je leur ai soumis l'idée du livre et je leur ai dit que j'avais envie qu'elles soient rassemblées dans un même ouvrage. Il y a eu quelques biographies de certaines d'entre elles. Il y a eu des autobiographies également. Je pense qu'elles ont trouvé çà intéressant, d'autant plus que certaines d'entre elles se sont regroupées dans une association :  L'Initiative des Femmes. Pour réagir aux événements et aux causes brûlantes. Et Dieu sait qu'il y en a.


- Vous faites remarquer que, ces dernières années, la parité a été meilleure. Néanmoins, vous êtes toujours étonnée de voir à quel point les femmes ont été sous-représentées?
- Je trouve çà très injuste. D'autant plus, comme le dit Jody Williams, que les femmes sont tellement présentes au moment de la paix, à quelque niveau que ce soit (pour reconstruire les familles, la société). Les guerres sont vraiment déclenchées par les hommes.


- Ces femmes sont souvent étonnées d'être ainsi honorées?
- C'est beaucoup de responsabilités, un énorme effet médiatique. La plupart d'entre elles ne sont pas formées, habituées à répondre à des questions, à des interviews. Il y en a certaines pour qui çà a été très dur, qui ont subi des critiques. Rigoberta Menchu, par exemple, a subi des attaques très violentes, puisqu'un professeur américain a fait une enquête et a établi que certains faits qu'elle racontait, s'ils étaient véridiques, n'avaient pas pu avoir été vécus par son auteur. Elle a dû se justifier, expliquer. Elle l'a très mal vécu, parce qu'elle avait l'impression qu'on voulait dire qu'elle ne méritait pas ce Nobel.


- Ces femmes ont vécu des choses extrêmement dramatiques. Au fond d'elles, il reste des blessures. Comment avez-vous fait pour les faire parler?
- C'est aussi çà qui m'intéressait : devant ces destins tragiques, essayer de comprendre comment la femme avait survécu. Ce qui m'a frappée, c'est l'énergie - malgré tout ce qui leur est arrivé - de la plupart d'entre elles. Dans le cas de Rigoberta, elle a perdu ses deux parents, deux frères assassinés de la manière la plus horrible. Malgré çà, c'est une femme qui parvient à rire, qui a de l'humour et un message extrêmement positif.


- Dans ce page, il y a aussi des pages dans lesquelles vous expliquez le contexte politique du pays de ces femmes?
- J'ai suivi mon cheminement. La Birmanie ou le Liberia, ce sont des pays que je connaissais très mal. Je me suis dit qu'il y avait des gens (la majorité) qui devaient être comme moi. Je pensais que c'était un outil important. J'ai d'ailleurs fait un travail didactique à la maison, avec mes enfants.


- Quelles sont les réactions des hommes face à un livre comme le vôtre?
- Les réactions que j'ai eues étaient très positives et heureusement! J'entends de plus en plus d'hommes qui trouvent qu'il faut plus de femmes au pouvoir, dans les sociétés, parce qu'elles apportent une dimension humaine, paisible, de compromis. Et c'est vrai. D'ailleurs, les hommes sont les premiers à dire que çà fonctionne mieux, par exemple, dans un conseil d'administration quand on a des femmes autour de la table. Mais il reste beaucoup à faire.


- Et le Prix Nobel de la Paix 2014 a été attribué à Malala Yousafzai.
- C'est incroyable de penser, quand on l'entend aujourd'hui, qu'elle n'a que 17 ans... Elle a une maturité, une détermination, une force tranquille. Elle parle devant tous ces hommes, ces autorités, sans avoir peur. C'est un grand espoir, dans cette génération et dans ces pays. Car la difficulté est encore plus grande dans ces sociétés qui sont encore tellement patriarcales. C'est l'espoir. Malheureusement, je n'ai pas pu la rencontrer".

1 commentaire :

  1. Merci, un petit Belge pour cet entretien.
    Princesse Marie-Esméralda a fait oeuvre d'intérêt public en réalisant cet ouvrage.
    Toutes ces femmes sont remarquables, sans doute, mais je regrette toujours que toutes les femmes ne soient pas mises ainsi en lumière car elles sont souvent le pilier et le ciment des sociétés (souvent des plus pauvres).
    Sans doute le fait d'être femme me pousse à écrire cela !

    Bien à Vous
    Maud
    royauxnorvegiens.centerblog.net

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