lundi 14 décembre 2015

Le prince Lorenz de Belgique

                                                  11796289_1591670607763240_750994396524525052_n


(Article actualisé en août 2023)

Sa naissance et sa formation 

Son Altesse Impériale et Royale Lorenz, Otto, Carl, Amadeus, Thadeus, Maria, Pius, Andreas, Marcus d'Aviano de Habsbourg, archiduc d'Autriche-Este, prince royal de Hongrie, Croatie et Bohême, est né le 16 décembre 1955 à la Clinique du Belvédère à Boulogne-sur-Seine (France). Par son père l'archiduc Robert, il est le petit-fils de Charles et de Zita, derniers empereur et impératrice d'Autriche-Hongrie. En 1917, Charles Ier confère à son second fils Robert les nom, titre et armes d'Autriche-Este pour perpétuer le souvenir historique du duché de Modène.

Sa mère la princesse Margherita de Savoie-Aoste, éminente égyptologue, est la fille de la princesse Anne d'Orléans et du prince Amédée de Savoie, 3ème duc d'Aoste, vice-roi d'Ethiopie et gouverneur général de l'Afrique orientale italienne, mort au Kenya en 1942, prisonnier des Anglais. Mais Lorenz a également des prestigieuses origines belges :  il descend du comte Werner de Merode (1797-1840) qui participa au Congrès National de 1830 et vota pour l'élection du prince Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha comme premier roi des Belges. L'une des petites-filles de Werner, Maria Victoria del Pozzo épouse le prince Amédée de Savoie, 1er duc d'Aoste, qui a été temporairement roi d'Espagne de 1870 à 1873. Ce sont les arrières-arrières-grands-parents de Lorenz qui est donc lié au comte Frédéric de Merode, mort lors de la révolution belge contre les Hollandais en 1830 (un monument à sa mémoire a été érigé à la place des Martyrs à Bruxelles).

L'archiduc Lorenz effectue ses études primaires et secondaires en France, car son père travaillait dans une banque de la région parisienne. Il fait son service militaire dans un régiment de chasseurs alpins de l'armée fédérale autrichienne, et est promu lieutenant de réserve en 1980. Il entame ensuite des études de sciences économiques aux universités de Saint-Gall (Suisse) et Innsbruck (Autriche). Après avoir travaillé dans des banques à Londres, Paris et Rome, Lorenz rejoint en 1983 la banque privée Gutzwiller à Bâle en Suisse qui n'ouvre ses portes qu'aux personnes capables de placer au moins 250.000 francs suisses.

Depuis son mariage en 1984

Le 22 septembre 1984, il épouse à Bruxelles la princesse Astrid de Belgique, nièce du roi Baudouin, qu'il avait rencontrée six ans plus tôt au grand-duché de Luxembourg. Tous deux descendent du roi Louis-Philippe et de la reine Marie-Amélie. 

Plus d'infos sur leurs fiançailles :  http://royalementblog.blogspot.be/2014/07/retour-sur-les-fiancailles-dastrid-et.html


Plus d'infos sur le mariage :  http://royalementblog.blogspot.be/2014/07/retour-sur-le-mariage-dastrid-et-lorenz.html

Vingt ans plus tard, Astrid lui a rendu publiquement hommage lors d'un entretien avec le journaliste Patrick Haumont :   "J'ai beaucoup de chance d'avoir rencontré mon cher époux que j'estime énormément et pour qui j'éprouve une affection immense. Nous partageons les mêmes idéaux dont le principal est sans doute de tâcher de réussir notre propre vie, tout en essayant de rendre notre entourage le plus heureux possible. Mon époux a beaucoup d'humour, de gaieté de vie, et dispose de la capacité de s'émerveiller devant des événements qui pourraient sembler banals, comme observer les spectacles qu'offre la nature. Il est également sage et équilibré, ce qui me donne un sentiment de grande sécurité. Il est aussi source de bons conseils. Lorsqu'il m'arrive de devoir faire un discours, je le prépare presque toujours avec lui. Ainsi il me soutient dans mes engagements au service de la Belgique. Nous formons une bonne équipe ensemble. Souvent, j'ai l'impression que nous sommes presque comme frère et sœur, car nous avons presque toujours les mêmes goûts, que ce soit pour des détails comme la décoration intérieure de la maison, pour la manière de se vêtir. En fait, plus globalement, je dirais que, tout simplement, nous avons la même perception des choses et des sentiments".

A l'occasion de leurs 25 ans de mariage en 2009, la princesse confie au groupe Sud Presse :   "J'ai beaucoup de chance d'avoir un mari comme le mien. C'est un homme extraordinaire, courageux, patient, à l'écoute. Il n'y a pas de secret et je n'ai rien à cacher. Il faut d'abord avoir la même philosophie de vie, les mêmes goûts dans un maximum de domaines, et parler, discuter beaucoup, le plus souvent possible, même quand le temps nous manque. Lorenz et moi avons aussi pris l'habitude d'écrire régulièrement une liste de choix à faire, de décisions à prendre pour s'y tenir le plus possible. C'est ce que nous appelons un plan de vie et de famille".

Après neuf années passées à Bâle, le couple princier s'installe en Belgique : d'abord dans un immeuble de la rue Brederode derrière le palais royal de Bruxelles, puis dans une villa construite pour eux par la Donation Royale près du château du Stuyvenbergh.

Le roi Albert II accorde le titre de prince de Belgique à son gendre en 1995 afin qu'il porte le même titre que ses cinq enfants. Un an plus tard, suite au décès de son père Robert, Lorenz hérite du titre de duc de Modène. Il est également chevalier de l'Ordre de la Toison d'Or autrichienne. Sur le plan professionnel, le prince continue de travailler pour la banque suisse Gutzwiller, mais il a également été ou est toujours administrateur, conseiller ou consultant de Swift, BNP Paribas, UCB, Suez-Environnement, Sita (gestion des déchets) et Ondeo Nalco (gestion de l'eau).


Le prince Lorenz remplit quelques activités officielles aux côtés de son épouse : 23 en 2009, 18 en 2010, 30 en 2011, 28 en 2012, 26 en 2013, 23 en 2014. 

Il est le président d'honneur de l'Association Royale des Demeures Historiques de Belgique et du Fonds du Patrimoine créé et géré par la Fondation Roi Baudouin. Il accorde son Haut Patronage à Europae Thesauri, l'association internationale des trésors et musées d'église, dont le siège est établi au Trésor de la cathédrale de Liège.

Plus d'infos sur son intérêt pour le patrimoine :   http://familleroyalebelge.blogspot.com/2019/07/le-prince-lorenz-et-la-defense-du.html  

Dans le domaine social, il est le président d'honneur de l'asbl La Chaîne de l'Espoir. Grâce à cette association, une dizaine d'enfants viennent chaque année se faire opérer en Belgique, et des médecins belges bénévoles effectuent des opérations dans des pays en voie de développement (Congo, Bénin, Rwanda, Sénégal et Nicaragua) en binôme avec un médecin autochtone. Au cours de ses vingt premières années d'existence, les médecins de l'association ont opéré 1.682 enfants et accompli 213 missions à l'étranger.

Outre l'Ordre de Léopold, il a reçu plusieurs décorations étrangères lors de visites officielles de chefs d'Etat en Belgique :  l'Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne en 1998, l'Ordre d'Alphonse de Nassau (Luxembourg) en 1999, l'Ordre Royal du Mérite de Norvège en 2003, l'Ordre de l'Infant Dom Henrique du Portugal en 2005, l'Ordre de la Couronne (Pays-Bas) en 2006, etc.

Peu d'informations filtrent sur sa vie privée :  on sait qu'il chasse, qu'il produit le vinaigre Aceto Sopraffino degli Estensi depuis une dizaine d'années avec sa sœur Isabelle et son beau-frère Andrea, qu'il possède un terrain en Italie et un châlet en Suisse. En novembre 2007, ce prince très discret a participé avec son fils Amedeo au marathon de New York qu'il a effectué en 4h39.

Confidences du prince Lorenz

La veille du mariage de son fils Amedeo en juillet 2014, le prince Lorenz rencontre exceptionnellement la presse et confie :   "Je dois être le dernier à avoir appris que mon fils avait quelqu'un dans sa vie. Nous étions en vacances lui et moi en Afrique. Il venait de terminer ses études et je lui ai parlé de son avenir. Je lui ai demandé s'il comptait fonder une famille. Il m'a répondu :  "Quoi, tu ne sais pas? J'ai quelqu'un dans ma vie!".  J'en ai parlé à Astrid qui s'en doutait. Mes enfants étaient au courant. Lili était amie avec Maria-Laura, la sœur d'Amedeo. C'est elle qui les a présentés. C'est difficile pour un père de juger ses enfants. Il est l'aîné de la famille. C'est quelqu'un de responsable qui a le sens de l'humour. C'est un travailleur et un grand sportif. Il adore la montagne et pratique le ski et l'alpinisme. C'est un très bon étudiant. Il n'a pas hérité cela de moi!".

En 2018, le prince Lorenz accorde une interview au journaliste Pierre De Vuyst à qui il confie :    "Vous connaissez mon parcours avant que je vienne en Belgique :  je travaillais. Je ne voyais pas pour quelle raison j'aurais dû arrêter de travailler. Je suis....une pièce rapportée. Mon père et mon oncle travaillaient aussi, ils étaient obligés de le faire car la famille a été expropriée. Ils ont commencé à travailler et l'ont fait avec beaucoup de succès et beaucoup de talent. Mon oncle Otto, le frère aîné de mon père, a opté pour la politique, il n'a pas exercé une activité commerciale. Mais je vais vous dire : cela m'est très agréable de travailler, c'est une bonne chose. 

La plupart de nos enfants sont soit aux études, soit travaillent un peu partout dans le monde, mais on se retrouve régulièrement pour des événements comme des anniveraires ou les fêtes (Noël par exemple). Pour mon épouse et pour moi, c'est aussi une très bonne occasion de nous retrouver aussi. Nous avons consacré beaucoup de temps aux enfants et au travail. Désormais, nous avons plus de temps pour nous, à passer ensemble. J'apprécie beaucoup cela. C'est une nouvelle période dans notre vie, et elle est très agréable. J'en suis très heureux.

Je ne pense pas être une grande exception, mais devenir grand-père est extrêmement agréable et sympathique. Je découvre une autre relation. Avoir des enfants engendre une responsabilité. Quand on est grand-parent, on n'a que les avantages :  on n'a plus la responsabilité de l'éducation. On a le plaisir de découvrir un petit enfant et de l'avoir avec soi et, en plus, on n'est pas obligé de dire oui ou non à ce qu'il demande. Après, il faut se fier aux parents et ne pas se mêler de l'éducation !  Non, devenir grand-père, c'est une joie supplémentaire, du bonheur en plus". 

A l'occasion de leur 35ème anniversaire de mariage, le couple accorde une interview au magazine français "Point de Vue". Le prince parle de leur famille :

"Entre nous, l'entente se fait simplement, naturellement. Ce que j'admire par-dessus tout chez mon épouse, c'est cette empathie qui la caractérise, cette faculté qu'elle a de toujours se mettre à la place des autres. Astrid donne beaucoup d'elle-même, beaucoup d'affection et d'amour, c'est aussi quelqu'un qui écoute, qui encourage. Ce sont de grandes qualités. 

Nos enfants sont aujourd'hui des adultes, qui suivent des études, exercent un métier, ont chacun leur vie (Joachim a travaillé plus d'un an en Afrique du Sud tandis que notre fils aîné Amedeo est marié et maintenant père de deux enfants). Il n'est pas toujours facile de tous les réunir, mais ils sont au coeur de notre vie. Nous avons fait en sorte de les préparer aux réalités de notre époque, de les aider à approcher les choses avec pragmatisme et confiance. Nous avons la conviction que la confiance en soi est la plus grande force que l'on puisse leur donner. Nos enfants souhaitent être indépendants :  ils ont choisi la finance, le droit, les énergies renouvelables ou encore de travailler au sein de grandes organisations internationales. Ils savent à quel point le monde professionnel est exigeant et difficile, et ont conscience de devoir y trouver leur place. Notre petite-fille appelle mon épouse "Ninou" et moi "Nono" (grand-père en italien). Nous la voyons souvent, et je reconnais qu'elle est au centre de toutes les attentions. Nous avons d'ailleurs un compte WhatsApp qui lui est entièrement dédié :  l'Anna-Astrid fan-club !". 

5 commentaires :

  1. J'ai apprecié votre article.

    Que devient le Stuyvenberg ?

    RépondreSupprimer
  2. Réponse à Marie-François : le château du Stuyvenbergh est en train d'être vidé, ce qui prend du temps car on doit faire l'inventaire de tous les meubles et objets (certains viennent des Collections Royales appartenant à l'Etat) pour régler la succession de la reine Fabiola. La Donation Royale (propriétaire du château) n'a pas encore annoncé son avenir lorsqu'il sera complètement vide.

    RépondreSupprimer
  3. La succession de la reine Fabiola est maintenant cloturée.

    La reine n'a t elle pas hérité de la collection de son oncle, le marquis de Casa Torres, frere de sa mere ?

    RépondreSupprimer
  4. Oui, la succession vient d'être clôturée et le château du Stuyvenbergh est vide, mais plusieurs questions restent encore sans réponse à l'heure où j'écris ces lignes.

    Oui, la Reine a hérité de meubles de son oncle mort sans descendance, mais on n'a pas d'inventaire précis à ce sujet, ni où ils se trouvent actuellement.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai vu recemment dans une revue un article datant de 1982, sur le " palacete " à Madrid,de cet oncle qui possedait une collection de tableaux tres importante.
      je crois qu'il a fait don des 2 Goya qu'il possedait au Prado au conseil duquel il siegeait.

      Supprimer